C’est un endroit confidentiel, à l’abri de la foule des grands jours. Si la Côte d’Opale est réputée pour ses vastes étendues de sable, elle peut nous révéler au détour d’un sentier, de petites plages isolées aux paysages chamboulés. Prenons la direction de Ningles entre Le Portel et Équihen-Plage. Ici, arrêtons-nous pour découvrir sa crique secrète. Plongeons dans l’histoire de cette petite plage cachée où le temps semble s’être suspendu et qui invite à la contemplation.
Ningles, la petite perle du littoral
Plage quasi inexistante à marée haute, ne dépassent des flots que de sombres galets au pied des falaises. Le charme opère à marée basse quand on découvre une plage de sable fin, propice à la détente et à l’enchantement. Le bruit du ruisseau, qui tombe sur les roches avant de se jeter dans la mer, apporte une touche bucolique au décor. L’accès n’est pas évident, il se fait uniquement à pied. C’est sans doute une des raisons qui en font un endroit exclusif. Les voitures sont à laisser soit sur le parking du phare du Portel, soit sur celui de la crique de la Crevasse à Équihen. Ensuite, on emprunte le célèbre sentier de randonnée des douaniers pour y descendre. Un piste plus ou moins escarpée, mais balisée, des escaliers, des rochers glissants, bref on n’y va pas sans chaussures adaptées à la marche. La crique de Ningles se mérite, mais l’effort en vaut le coup ! La zone rocailleuse visible à marée haute permet également à marée basse de pratiquer la pêche à pied et de partir à la cueillette des moules et bigorneaux.
La crique de Ningles et son hameau disparu
Ningles est un hameau d’Outreau où vivaient quelques familles de meuniers et de pêcheurs. Ils disposaient d’un lavoir et de deux moulins alimentés par le ruisseau : le moulin « d’en haut » et au pied de la falaise, le moulin « d’en bas », en pierre, dont il reste aujourd’hui les vestiges. Tout au début du XXe siècle, on y trouvait encore les « quilles en l’air » qui étaient des maisons de pêcheurs. Ces habitations de fortune étaient fabriquées à partir d’embarcations déclassées, que l’on retournait et dont les coques étaient goudronnées pour en assurer l’étanchéité. On a recensé jusqu’à une vingtaine de ces habitations sur le hameau de Ningles. La Seconde Guerre mondiale et les nombreux bombardements subis marquent la fin de ce mode de vie et la destruction du lieu.
Les plages sauvages de la Côte d’Opale
D’autres plages tenues « secrètes » offrent un dépaysement et un calme tout aussi appréciables. On y croise des amoureux de la nature, des passionnés de la faune et la flore locales, des artistes qui tentent de croquer la magnifique couleur opale des flots et des paysages à couper le souffle. On foule respectueusement ces sites exceptionnels et confidentiels avec le souci de préserver leur beauté et leur richesse :
- La plage d’Ecault — Saint-Etienne-au-Mont, entre Équihen et Hardelot, une plage préservée entre une dune exceptionnelle et une forêt qui s’étend sur plus de 300 hectares.
- La plage de la Pointe aux Oies, à deux pas de Wimereux et des dunes de la Slack. Pour en prendre plein les yeux et vous confronter à la force des éléments.
- La crique de la Crevasse, sur la route du cap d’Alprech, cette petite plage ne se découvre qu’à marée basse. Très sauvage, c’est un spot réputé pour la pêche à pied.
Si vous êtes à la recherche de calme et de quiétude, la plage de Ningles vaut le détour. Se rendre sur ce petit bijou de notre littoral peut être l’activité de détente lors de votre week-end sur la Côte d’Opale. L’endroit idéal pour vous ressourcer et profiter de la nature sauvage et préservée de cette crique. Le clapotis des ruisseaux, les odeurs iodées, les vestiges d’un passé encore omniprésent sauront vous transporter pour un moment inoubliable.
Crédit photos : Fabienne Lavieville (merci à elle pour les magnifiques photos de cet article)
